SORCYÈR.E.S - collectif ALS création 14 au 24 septembre 2023
Création au SPOT Théâtre à Sion / Suisse


Collectif ALS - Christophe Burgess, Claire Frachebourg, Vincent Ozanon, Vanessa Larré et Thaïs Venetz
Création lumière - Lauriane Tissot
Scénographie/création plastique Mathilde Soldati et Charlotte Olivieri
Production/Diffusion - Le Laboratorio/Ohlala Production/SPOT
SORCYÈ·RE·S est un - spectacle-performance - immersif et déambulatoire
qui interroge et questionne la figure et la thématique des sorcier·ère·s
dans sa dimension marginale. Muni d'un casque audio, le public est invité
à rencontrer cinq figures contemporaines de cet archétype mythique.
Cette installation performative dessine une promenade immersive : le public muni de casques audio et d'un plan, part à la rencontre de personnages aux profils sensibles qui font écho
et rendent hommage à ceux et celles qui furent condamné·e·s aux bûchers. Chaque personnage habite un lieu, une chambre à soi qui lui est personnel et où il reçoit les visiteur.se.s le temps de la performance. Les groupes de spectateur.rice.s se succèdent ainsi de cocon en cocon jusqu'à la fin du parcours.
C'est une invitation immersive qui tisse entre eux cinq univers initiatiques - performatifs, visuels et sonores. A La Source est un collectif de performeur·euse·s et de plasticien.ne.s qui croisent les lignes des arts visuels, sonores et du théâtre et créent pour cette performance en déambulation où le récit multidimensionnel se déploie à travers plusieurs médium. Le déroulement de la visite conduit le public à la rencontre des personnage dans différents habitats: cocons ou cellules, huttes, grottes et autres cachettes habitées qui s'insèrent dans la géographie naturelle et/ou urbaines des différents lieux qui nous accueillent. L'approche de ces figures repose sur les non-dits, les silences, tabous, croyances et autres comportements considérés comme asociaux allant de la rébellion personnelle ou politique, au transformation de l'âge, jusqu'aux pathologies de l'âme.
Au fil de la déambulation sensorielle, les spectateur·rice·s expérimentent
au-delà du mythe, leur propre lien avec ces facettes obscures de l'être et de la vie. L'image
des sorcier·ère·s d'antan se reflète sur ces figures contemporaines qui renvoient à leur tour aux images du passé. Ce pont entre l'histoire et le présente
réinvente les légendes qui résonnent avec nos réalités contemporaines.
A quel point chacun·e de nous sommes aujourd'hui des sorcier·ère·s dans
nos aspirations profondes en décalage avec la norme visible ? Comment désassigner nos identités pour exprimer le caché en nous ?
Notes sur la dramaturgie
Si la dramaturgie est le principe du passage de la pensée à la scène, elle est aujourd'hui inscrite dans d'autres arts scéniques qui ne font pas nécessairement du texte leur centre de gravité. Il s'agit de l'envisager ici pour ce projet d'une manière transversale et d'inclure une certaine liberté en s'inspirant davantage du processus de création que d'une écriture exclusivement traduite par les mots.
Sorcyèr.e.s est constitué de récits individuels et intimes des cinq personnages qui font écho à une narration plus large convoquant la thématique universelle de l'oppression. Que ce soit celle de l'assignation de genre découlant de la normativité imposée aux corps et aux âmes, ou celle de la hiérarchie sociale qui gradue le pouvoir des classes, des sexes et la valeur des savoirs, diabolisant les pratiques traditionnelles, tous ces outils oppressifs servent la tyrannie du pouvoir.
Ainsi chaque micro-histoire évoque par fragment les facettes sensibles
et complexes de la nature humaine et par écho nous renvoie au collectif
sociétal et à la violence de certains chapitres sombres de la grande
Histoire (comme ce fût le cas des chasses aux sorcier.ères). Outre les
archétypes de certains personnages inspirés des profils considérés
comme déviants et stigmatisés par les normes d'aujourd'hui et d'hier,
la narration s'aventure dans les méandres sensibles de l'âme humaine
et ses alchimies mystérieuses avec le monde invisible et la nature.
Chaque personnage est comme une porte qui ouvre un passage.
Notes sur le principe sonore
Nous considérons le son comme une matière tangible qui sera sculptée. Il est indissociable de la scénographie et de la dramaturgie. Il prend ainsi différentes formes. La première est sa fonction de liant entre les cellules. La matière du son, par sa nature, met en circulation le monde visible et invisible. Elle permet de jouer avec des superpositions temporelles et des réminiscences plurielles. Le principe d'une dramaturgie rotative se base sur une conception circulaire et non linéaire du temps et donc des histoires. Le public sera guidé par différentes voix entre les cellules. Le son aura également une place visuel et installative suivant les emplacements des cellules. Convoquant l'immersion des sens et l'adhésion commune au moment, il permet la présence invisible de toutes les voix souterraines. Dans un jeu entre son live et enregistré, la narration émergera du tissage des espaces.